Elle obtient un DNAP (2013) et un DNSEP (2015) de l'École nationale supérieure d'art de Dijon. Puis elle poursuit ses études en Art/Espace à l’École nationale supérieure des Arts Décoratifs de Paris, et obtient son DNSEP en 2017.
Elle construit sa pratique autour des médias de la sculpture, de l’installation et du dessin. Lucie Douriaud développe un processus créatif fondé sur la transformation d’objets du quotidien (sac poubelle, sapin de Noël, tee-shirts) en matériaux fragmentaires (copeaux, grains, poudres) ou filaires (rubans, bandelettes, fils) qui s’organisent dans un nuancier. Les fragments sont introduits dans un matériau liant (plâtre, papier mâché, pâte de verre), tandis que les fils sont associés selon des techniques textiles (macramé, tressage, tissage). L’ensemble produit de nouvelles formes sérielles que l’artiste articule à l’échelle des espaces dont elle dispose. Lucie Douriaud pose un regard critique sur l’évolution des paysages ruraux (moyenne montagne, littoral) et urbains (parcs et jardins). Elle questionne la façon dont les aménagements du territoire (domaine skiable, port de pêche, exploitation minière, sylviculture, jardinage) participent et perpétuent un rapport de déconnection entre l’humain et la nature. L’artiste s’engage dans une pratique construite par la succession de gestes lents et répétitifs (trier, découper, tamiser, broyer) dont elle tire un intérêt esthétique (motif) mêlé à un bénéfice méditatif et collaboratif. Ces ralentisseurs participent à une enquête formelle (géométrie) et matérielle (géologie) qui questionne l’origine du monde terrestre. Lucie Douriaud tente de déconstruire les fondements d’un système productiviste en proposant des solutions de reconnexions aux cycles naturels et entre humains et non-humains.
L’artiste a exposé son travail dans plusieurs institutions d'art contemporain. En 2024, elle a été invitée par la curatrice française Andréanne Béguin à présenter son travail aux côtés de l'artiste Dominique Ghesquière au centre d'art La Graineterie, à Houilles. Elle a également participé à différentes expositions collectives telles que : Météo des forêts, MABA – Fondations des artistes (2024), FoRTE #5, Les Réserves – FRAC Île-de-France (2023), Runspace – FRAC Bourgogne, et la 12e Biennale de la jeune Création, La Graineterie (2018). Elle est impliquée dans différents projets collectifs et autogérés avec lesquels elle a exposé : Des ami.e.s, coll. Studio Otto, Espace Voltaire (2022), IRL e RL, coll. Le Wonder, MAC Lyon (2021), Arthothèque, coll. W, Maison des Arts de Malakoff. (2020).
Lucie Douriaud est l'une des lauréat·es du Prix Planète Art Solidaire (2021), décerné par Art of Change/Runiart, pour l'engagement de sa recherche artistique dans le domaine de l'écologie. Elle a également été sélectionnée, en binôme avec la curatrice française Elise Roche au Prix Dauphine pour l’art contemporain. (2019). Elle est soutenue par l'ADAGP avec la Bourse Ekphrasis (2024) et la Dotation Portrait Photographique (2023), ainsi que par la Région Île-de-France avec la Bourse FoRTE #5. (2022). Elle est également retenue pour le programme d'accompagnement professionnel SHIFT#2, promu par l'agence AMAC (2022).
Elle a participé à plusieurs résidences de recherche, de production et de diffusion en France, notamment à la Villa Belleville (2020), Création en cours/Ateliers Médicis (2018, Île de la Réunion), et à l'international : Nouveau Grand Tour des Pays-Bas/Institut Français NL (2024, NL) et Dijon-Dallas/ENSA Dijon-SMU Meadows Dallas (2018, USA).
L’artiste transmet ses recherches auprès de publics variés à travers de nombreux projets de médiation : Au fil des saisons (2024, La Graineterie, Houilles), Tsukka (2023, EAC, Maréchalerie de Versailles / Lycée Louis Bascan, Rambouillet), Plyfolia (2021, Galerie municipale Jean-Collet / Microlycée 94, Vitry-sur-Seine) ou encore, Plastossiles (2018, Création en cours / École élémentaire Sainte-Rose, Île de la Réunion).
Son travail a été cité dans plusieurs articles de Beaux-Arts Magazine, The Art Newspaper n° 60 et Slash Paris (2024), Ideat (2022), Maze.fr et Revue Point Contemporain #20 de mars (2021) et Artaïs pour l’art contemporain #25 (2020).
Membre active de l’atelier partagé Le Houloc, Lucie Douriaud travaille à Aubervilliers aux côtés d’une vingtaine d’artistes.